Dans la vieille cordonnerie héritée de son père, Yvan répare des chaussures en écoutant du blues. Il ne se fait guère d’illusions sur l’état du monde et l’avenir des hommes.Mais un soir de février, Julia fait irruption dans son atelier et boulverse en profondeur toute ses certitudes.
Peu à peu, la nuit prend la couleur d’un conte de fées dans lequel ils se promènent jusqu’au matin, avant de s’inventer les contours du jour suivant…
Le Propos
Quels rêves peut-on se construire aujourd’hui ? Quels projets d’avenir ? Quel héritage laissera-t-on aux générations futures ? Quelle suite à l’histoire des hommes ?
Dans un monde qui semble avoir perdu le Nord et sous le ciel plombé des catastrophes annoncées en continu par les médias, il semble parfois difficile de trouver du sens.
Mais à moins de renoncer à la vie, de sombrer dans un cinysme sans lendemain ou de s’abandonner aux paradis artificiels, nous n’avons d’autre choix que de chercher et d’écrire la suite de notre histoire.
N’est-il-pas essentiel, plus que jamais, de puiser dans les petits bonheurs du quotidien, de se nourrir d’humour, d’amour et aussi, de s’inventer les rêves le plus fous, les plus ambitieux ?
Ne dit-on pas que les plus grandes réalisations de l’homme sont nées de ses rêves ?
Une fable musicale du quotidien. À partir de 7 ans.
Distribution
Interprétation
Olivier Nivarlet, Chloé Périlleux
Mise en scène
Hadi El Gammal et Christine Smeysters
Scénario et musique
Hadi El Gammal
Scénographie et costumes
Nathalie Maufroy
Création éclairages et régie
Olivier Daxhelet
Musiciens bande sonore
Johan Dupont (piano), Hadi El Gammal (guitare, basse, batterie, séquences et voix Billy Waits), Jennifer El Gammal (sax, trombone), Philippe Leblanc (sax, clarinette)
Présentateurs bande son
Hadi El Gammal, Pierre Lognay, Christine Smeysters
Prise de son et mixage
Jean-Marc Gillet
Mastering et remix
Didier de Roos
Photos
Benjamin Struelens
Graphisme
Jean-Loup Hock
Technique
Public
200 spectateurs maximum
Age minimum
7 ans
Durée du spectacle
55 min
Espace scénique minimum
ouverture 7m
profondeur 6m
hauteur 3,5m
Eclairage et son
Voir Fiche Technique
Temps de montage
4h
Temps de démontage
2h
Presse
Après la nuit viendra le jour
« Il y a les histoires d’amour qui commencent bien mais qui finissent plutôt mal. Celles-là, on en parle souvent et longtemps. “Roméo et Juliette”, présenté en ouverture aux Rencontres théâtre jeune public de Huy, en fait partie. Il y a aussi les histoires d’amour qui commencent mal et qui finissent plutôt bien. On en parle certes moins souvent mais à choisir…
Le Théâtre Maât, qui comme la déesse égyptienne du même nom place l’humain au centre de ses créations, n’a pas hésité longtemps. “La Nuit avant je Jour”, d’après la chanson de Billy Waits, alias Hadi El Gammal, fondateur de la compagnie, confronte, au son de la voix rocailleuse du chanteur, deux êtres que tout sépare et qui pourraient finir par se rencontrer.
Rattrapant le retard accumulé dans le magasin de son père, Yvan -un Olivier Nivarlet savoureusement impassible- devenu cordonnier à son tour, répare les chaussures de Monsieur Tchang ou de Madame Benamou. Chaque soulier révèle la personnalité de son propriétaire. Yvan s’invente des vies en écoutant du blues et refuse les lendemains qui chantent. Il ne veut rien savoir des attentats meurtriers en Irak. Dans sa petite vie bien rodée, tout roule comme des certitudes bien installées jusqu’à ce qu’une blondinette révoltée déboule dans l’atelier.
Julia, alias Chloé Périlleux, un peu nerveuse et pourtant craquante, a la force et la faiblesse de croire aux contes de fées. Elle veut vivre pour deux depuis que sa jumelle de soeur s’est suicidée et réussit à trouver des souliers argentés dans cet amas de godasses racrapotées.
C’est tendre, séduisant, parfois trop agité, presque cinématographique et terriblement attachant. Fable musicale du quotidien, “La Nuit avant le Jour” est à déguster sans préjugé, dès l’âge de 7 ans. »
Laurence Bertels
La Libre Culture – août 2008
La Nuit avant le Jour
Yvan le cordonnier répare des chaussures dans son atelier, tout comme son père autrefois. Voici que débarque, de manière impromptue, Julia, une ancienne voisine. Rencontre, confrontation. Ce pourrait être banal et ce ne l’est pas du tout. Quelle force dans ce spectacle! C’est qu’entre Yvan le désespéré et Julia la tonique, c’est tout un monde d’émotions, de souffrances, de sentiments qui se déploie sous nos yeux. Rien n’est occulté de la difficulté de vivre et, dans le même temps, c’est une leçon de courage et d’espérance qui nous est donnée. Le tout ponctué de musique, de chansons. Une bande son remarquable que l’on peut retrouver sur un CD. Le blues écarte le gris des nuages pour nous inviter à voir le bleu.
Philippe Mathy
Le Ligueur – 17 septembre 2008
« Retour au présent enfin avec La Nuit avant le Jour. Un jeune cordonnier désordonné se voit dérangé dans son travail par une voisine qui squatte son atelier durant la nuit. Désabusé, persuadé que l’on va dans le mur, le cordonnier vit en vase clos, ne veut rien savoir du monde extérieur. Julia, au contraire, a la tête pleine de rêves et entend les faire partager. Partant d’une situation bien réelle et terre à terre, on vire petit à petit au conte de fées au milieu des chaussures dépareillées. Egratignant quelques incongruités de notre époque, La Nuit avant le Jour a de petites baisses de régime mais finit par l’emporter avec sa foi en l’avenir épicée d’humour et de folie. Souvent drôle, interprété par un duo convaincant (Chloé Périlleux et Olivier Nivarlet), ce spectacle du Théâtre Maât est bercé par une bande musicale où Hadi El Gammal recrée un clone de Tom Waits plus vrai que nature. »
Jean-Marie Wynants
Le Soir
La Nuit avant le Jour: chercher l’espoir
« Un homme contraint d’en finir avec le métier hérité de son père, une jeune fille qui cherche à son construire un avenir. De leurs deux conceptions de vie, qui l’emportera, celui qui pense l’existence avec un certain fatalisme ? celle qui se sent animée d’une énergie dévoreuse ?
Yvan est artisan cordonnier. Julia vient d’être chassée par ses parents. Lui est acculé à mettre sa boutique en vente. Elle est persuadée qu’elle réalisera son rêve de devenir chanteuse. Lui a commencé à honorer les dernières commandes de ses clients. Elle s’est réfugiée pour une nuit dans l’atelier de ce voisin qui l’a connue gamine.
Au beau milieu du désordre d’une issue annoncée, contre quoi il semble impossible de résister, le savetier tente d’être jusqu’au bout l’homme de la conscience professionnelle, de la proximité avec les habitués, l’homme du patrimoine familial à perpétuer. Le monde actuel est trop négatif pour lui. Chaque fois que la radio annonce des nouvelles de guerre, d’attentats, de misère, il change de chaîne pour se gorger de musique et de chansons.
Alors, cette femme jeune qui débarque, c’est insupportable. Elle est son contraire. Elle a un avenir qui n’est pas lié à la contrainte de reprendre la profession paternelle non par désir mais pour ne pas décevoir le papa. Elle est irritante, agaçante. Pourtant, parce que la petite venait jouer dans l’atelier et que son géniteur lui contait des histoires, il finit par l’accepter.
Nul avenir dans le passé
La confrontation entre deux optiques de vie se déroule avec ses tensions, ses exaspérations, ses brefs instants de connivence, ses obstinations, ses éclats de voix et de gestes. Tendresse et besoin d’appui seront facteurs de rapprochement. Même si soudain, via les messages radiophoniques, la violence du monde éclate, la réalité explose, mettant le lieu en état de guerre.
Cette séquence, plaquée artificiellement en dernière partie pour faire évoluer une situation bloquée, déclenche un rapprochement émotionnel et sentimental évoqué tandis que, une fois le volet du magasin levé, symboliquement le soleil d’un nouveau jour brille laissant en silhouettes deux êtres probablement prêts à marcher un moment sur le même chemin.
Deux comédiens habités par leur personnage rendent crédible cet improbable face à face. La pièce apporte aussi le conseil de ne pas se fourvoyer en choisissant une profession qu’on n’aime pas. Elle laisse clairement entendre que la « star ac » c’est du pipeau et qu’on devient soi-même en affrontant personnellement les problèmes. »
Michel Voiturier
Rue du Théâtre